Chaudières à gaz : la fin des aides gouvernementales et l’incertitude de l’interdiction
Le gouvernement a décidé de faire machine arrière concernant l’interdiction des chaudières à gaz d’ici 2026. Au lieu de cela, il préfère prendre son temps pour étudier les avis reçus lors de la consultation publique sur la décarbonation du bâtiment. Cependant, toutes les aides facilitant l’accès aux chaudières à gaz seront supprimées à partir de la rentrée 2023. L’objectif est de favoriser l’adoption de solutions de chauffage plus respectueuses de l’environnement et de développer les filières industrielles alternatives. Il est important de noter que l’industrie de la chaudière à gaz emploie environ 210 000 installateurs qualifiés, ce qui aurait nécessité une reconversion rapide pour répondre aux nouvelles exigences environnementales.
Les chaudières hybrides : une alternative prometteuse ?
En France, le secteur du bâtiment est responsable de 18% des émissions de CO2, dont la moitié est due au chauffage au gaz. Cependant, tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter une pompe à chaleur et son installation peut être techniquement contraignante, notamment dans les immeubles résidentiels collectifs. Une solution intermédiaire pourrait être l’installation de chaudières à très haute performance énergétique, de pompes à chaleur hybrides ou de chaudières d’appoint en complément d’une pompe à chaleur, afin de réduire les émissions de CO2 et de ne pas surcharger le réseau électrique. En France, environ 12 millions de foyers se chauffent au gaz, soit près de 40% des ménages. Les chaudières hybrides pourraient permettre de réduire la consommation d’énergie de 40% et les émissions de CO2 du secteur de 70%. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son soutien à l’utilisation de chaudières hybrides, qui utilisent l’électricité pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage pendant les saisons intermédiaires, et le gaz pour les périodes de grand froid en hiver. Engie a déjà demandé des aides de l’État, notamment une extension du dispositif CEE, pour financer l’installation de nouvelles pompes à chaleur associées aux chaudières à gaz existantes.
Potentiel d’économies à considérer avec le biogaz
Engie envisage de proposer des offres de « gaz vert » similaires à celles d’électricité verte. L’idée est d’offrir une réduction de TVA aux clients qui utilisent au moins 50 % ou 60 % de gaz vert. Cette stratégie permettrait de compenser les coûts de production plus élevés du gaz vert par rapport au gaz naturel.